mercredi 26 juillet 2017

JOSS, peintre de la couleur et de la matière !

EXPOSITION : "Lévitation au voyage" à Sète / Galerie Open Space


Voilà un titre fort bien trouvé par Jocelyne BOHBOT alias JOSS, elle est une méditation en marche !

En voyage

Jocelyne Bohbot a une solide expérience de la prise en charge de l'enfant.
D'abord, Auxiliaire de Puériculture, puis Éducatrice de jeunes enfants, très tôt elle se met à l'écriture comme une respiration !


Puis la révélation arrive en écoutant un groupe de jazz, elle s'identifie au batteur.
Et voilà , elle est batteur (se) dans un trio de jazz "Blue Facette", de fil en aiguille, elle écrit et chante ses propres compositions.

Trio

Et, la peinture me direz-vous ?
Une autre corde à son arc créatif, tous les matins en faisant le trajet de Sète à Montpellier pour travailler dans un IME, elle commence à dessiner des scénettes de sa vie quotidienne, dessins qu'elle qualifie de gribouillis.


Les gribouillis


"Je pense au squiggle de Winnicott"*

Le masque

Le gribouillis l'amène  insensiblement vers de plus grand format avec des aplats de couleurs.
Puis, l'exploration de la matière, avec de l'épaisseur, de la substance.

La ronde

Une grande sensibilité émane de ses œuvres ou la position de la femme est centrale.

L'enfant

Jocelyne Bohbot à 3 filles, l'oeuvre la plus aboutie de son existence.

Fœtus 

"Dans procréation, il y a création.
Les femmes sont prédisposées pour enfanter des œuvres d'art !"*

Je l'interroge sur ce qui l'anime dans son travail de création : " c'est une force, c'est vital pour moi, je m'amuse..." dit-elle.
Tout est dit dans sa réponse, le processus de création, le sinthome, la créativité selon Winnicott !

Les gens

Mais ce n'est pas fini, elle entame en 2015, une formation d'art-thérapeute, ça vous étonne !

Jocelyne Bohbot désire faire de sa vie une oeuvre d'art, ce dont parle Roland Gori dans la condition oeuvrière nécessaire pour donner un sens à notre vie.

Article publié avec l'aimable autorisation de l'artiste.

"J'irai vous rencontrer et manger avec vous !"

Jean-Louis  AGUILAR-ANTON / Art'blogueur
*mes pensées en italique 

mardi 25 juillet 2017

Rencontre avec Christine SOLER




Christine Soler, éducatrice et art-thérapeute à Pau, me parle de sa passion pour le médium terre.
Elle reçoit dans son cabinet "l'Atelier Baobab" en individuel adultes, adolescents et enfants.


La femme-baobab

Elle intervient au Centre Social sur un groupe "Parents-enfants", à la Maison d'Arrêt, dans les écoles sur le temps périscolaire, à la Maison des ados du CMP...elle s'est construit un joli réseau autour de son activité.

Une sculpture à la Chaissac ?

Mais ce n'est pas tout, elle invente et crée son Centre de formations "Art-thérapie et créativité".

Formations
Art-thérapeute
Médiateur artistique
Animateur d'ateliers d'expressions créatrices

Médiations
Arts plastiques : argile, collage, écriture, peinture...etc
Arts de la scène : clown, danse, théâtre...etc.

But
Faire ensemble
Résister, créer, transmettre !


Avec Jean-Michel (son compagnon aussi éducateur) et Christine "Chez Laurette" avec dans la tête la chanson de Michel Delpech.
Jean-Michel a réussi à me transformer en véritable béarnais avec béret basque !

Avec Laurette et son fils !

Après ce week-end de rencontre avec tant de bonheur, j'ai eu du mal à quitter Christine et Jean-Michel, comme si nous nous connaissions de toujours.
Et les paroles de Montaigne sont venues naturellement faire écho à mon émotion.
Montaigne dit ceci à propos de son amitié avec Etienne de La Boétie :"Et à notre première rencontre [...] nous nous trouvâmes si pris, si connus, si obligés entre nous , que rien dès lors ne nous fut si proche, que l'un à l'autre."

L'association ARAT est partenaire du Centre de Formation l"Atelier Baobab" pour l'enseignement de l'art-thérapie.

Mis en ligne avec l'aimable autorisation de Christine Soler.

Jean-Louis AGUILAR-ANTON / Art'blogueur

vendredi 21 juillet 2017

L'art brut est-il le refoulé de l'art contemporain ?

La Maison rouge, à Paris, expose depuis le 23 juin dernier "Inextricabilia", une collection mêlant Art Brut, objets rituels africains, œuvres d’art sacré, populaire, moderne et contemporain. A cette occasion nous recevons Lucienne Peiry, commissaire de l'exposition.

Exposition "Inextricabilia" à la Maison rouge, à Paris • Crédits : © Marc Domage

Considéré au XIXe siècle comme « l’art des fous », l’art brut est un concept inventé par Jean Dubuffet en 1945 pour qualifier les œuvres réalisées par des malades mentaux ou des personnes marginales. Des œuvres qui répondent de la spontanéité et de l’expression d’émotions.

"J’ai préféré « l’Art Brut » que « l’Art obscur » à cause que l’art des professionnels ne m’apparaît pas plus clairvoyant et plus lucide, c’est plutôt le contraire."
Jean Dubuffet dans une lettre à René Auberjonois en 1945

Dubuffet défendait l’art brut comme une « alternative supérieure » à l'art culturel où « les auteurs tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythmes, etc) de leur propre fonds ».

La collection exposée à la Maison rouge réunit le travail de plusieurs artistes, parmi lesquels Judith Scott, Arthur Bispo Do Rosário, Annette Messager, Louise Bourgeois ou encore Michel Nedjar.

Ce sera l'occasion de revenir plus précisément sur l'Art Brut de ses débuts à son statut actuel.

"Très vite l'art brut ne sera plus l'art des fous mais des gens brisés, qui ont vécu un tremblement de terre intérieur." Lucienne Peiry

"Ces personnes ne créent pas dans l'idée d'exposer leurs œuvres, mais dans un huis clos, par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Lucienne Peiry


Lucienne Peiry

Commissaire de l'exposition "Inextricabilia"
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-culture/lart-brut-est-il-le-refoule-de-lart-contemporain

Remarques :

"Une fois de plus, je constate une confusion maintenue sciemment par les intellectuels entre Art Brut et Art Contemporain, avec une méconnaissance totale de l'art psychopathologique et les recherches du Dr Volmat  à Saint-Anne !"
Jean-Louis Aguilar


Cette exposition se présente comme la «Reconstitution de l’Exposition internationale d’art psychopathologique de 1950». Concernant l’exposition de 1950, on peut lire l’ouvrage de Robert Volmat paru en 1955 : L’Art psychopathologique.


André Breton avait conservé un exemplaire de ce livre dans sa bibliothèque.

C’est tout dire...

mercredi 19 juillet 2017

Errance catalane ҉ Ou un certain regard sur Barcelone ҉

Ce matin je suis libre comme le vent. J’entame ma balade la tête dans les nuages, décidée de suivre mes pieds, presque curieuse de découvrir où mes pas me mèneront !
Tandis que JL assiste à la table ronde des « 8e Jornadas Artterapia en Educaio, Salut y Comunitat » (organisées par Miguel Izuel Currià du Grefart), je me fonds dans les quartiers de Barceloneta – j’écoute, je sens et je regarde – et j’aime ça !

Evidemment je commence ma journée dans un café du Poble Sec. Cafe con leche por favor! C’est à peu près tout ce que je sais dire. Toutefois, je comprends l’espagnol, mieux encore le catalan si proche de l’occitan. Même leur histoire se ressemble, ficelée de luttes de pouvoir et de domination, où dominateur et dominé sont interchangeables… La répression jusqu’à la langue à certains moments de l’histoire, et je comprends un peu mieux pourquoi il y a tant de drapeaux catalans flottant aux balcons. Même si je n’approuve pas le régionalisme, ni ici ni ailleurs !


Mes jambes me poussent à travers un jardin vers la Carrer Carrera (étrange non ?). Les graffiti omniprésents m’enlacent, leurs couleurs éclatantes m’absorbent. Même les arbres, les bancs, les poteaux en sont couverts, aucun espace vierge n’est toléré. Un jardinier municipal essaye de balayer les restes d’une nuit chaotique, un homme dort encore sur un banc, un carton-abri vide me désole…






J’arrive enfin au jardin des kapokiers (originaires d’Amérique du Sud où ils sont connus sous le nom de palo borracho ou árbol botella). Quelle étrangéité que ces arbres à l’écorce écailleuse, avec ses boules d’ouate (on dirait du coton...) ! 


Je prends à droite l’Avinguda del Paral-lel et j’avance vers le port. Le ciel est bas, la pluie commence à tomber, l’humidité est chaude. D’ici les ferries embarquent pour les îles Baléares ou plus loin. Sur la Plaça d’Antoni Lopez, Colom montre de son bras tendu la direction du Nouveau Monde, là où sont partis siècle après siècle les gens fuyant terreur et famine, espérant trouver le paradis promis.

Je laisse de côté les célèbres Ramblas qui ne m’intéressent pas aujourd’hui. Je veux goûter à la Barcelone cosmopolite sans me lancer toutefois dans le malstrom des visiteurs étrangers. Ici on entend parler toutes les langues, on doit veiller à ne pas se faire écraser par ces étranges engins électriques où le touriste navigue debout à travers la ville, comme un automate téléguidé... Sans oublier les riksjas humains, les vélos, les sightseeing bus, les vespas autochtones. Je suis bien à pied, mon sac à dos à l’épaule, suivant mon propre rythme. 


La pluie insiste, je me réfugie sous les bâches des brocanteurs de bijoux anciens, me laisse séduire par des boucles d’oreilles magnifiques, mais non, je résiste ! 


Retour vers l’Avinguda Paral-lel car je veux retrouver “Los jardines de las Tres Chimeneas” avec ses 3 cheminées en brique, vestiges de l’ancienne usine d’électricité qui a alimenté Barcelone et ses environs et est aujourd’hui destinée à s’arrêter. C’est un espace ou les fresques du Street Art foisonnent, avec un taux de turnover très important, si bien que l’on ne sait jamais sur quoi on va tomber ! Hier soir un jeune, haut perché sur son escabot, couvre de noir une fresque colorée. Qu’a-t-il en tête ? Je veux le découvrir ce matin ! Il a laissé quelques espaces de couleur, je ne comprends pas ce qu’il recherche ; je le découvrirai le soir-même pourtant – la magie de la création ?! 


En bas d’une cheminée traîne une vieille chaussure noire. Une bouteille de gin vide est posée sur le bord d’un bassin. Quelques gens sont assis par terre entourés de leur misère humaine, ils discutent au cri rauque d’ivrogne…

Sur ma gauche j’aperçois la colline de Montjuïc dominant l’ancienne  ville et le vieux port, l’eau dévalant un escalier en cascade m’attire. Je monte dans le parc, m’assieds sur un banc. Devant moi un bassin d’eau émeraude opaque ; une colonie de tourterelles virevolte entre leur « pin-nid » et un rocher dans l’eau. Un peu plus loin un groupe de gens a élu domicile sous une pergola, mêmes rires rocailleux de gin ou autre alcool bon marché qui fait oublier la misère.


Je ferme mes yeux un instant, je respire doucement et je saisis ce moment magique mais fugace d’une certaine paix intérieure – en accord avec le monde qui m’entoure. 


Texte et photographies par Beatrijs L W – Juillet 2017

Mis en ligne avec l'aimable autorisation de l'auteure.

jeudi 13 juillet 2017

Rencontre avec Claire Gousset-Himmelfarb

HRKT* Saison 2 : c'est parti !

de gauche à droite : Claire, JLAA, Béa, Véronique, Martine

Départ de la Saison 2 de *Human Road Kangoo Tour chez Claire à Cailho (Hérault) France.
Claire est musicienne, IDE (accessoirement) et art-thérapeute, ça crée des liens, non !
Retrouvailles et discussions sur la fonction de l'art !

Cailho

Claire et Martine sont des amies de longue date puisque nous avons fait l'IFSI ensemble promo 83-86.
Eh bé ça nous rajeuni pas tout ça !

Véronique Born est peintre, je vous en avez parlé dans un article intitulé Véronique BORN, artiste peintre http://blogarat.blogspot.fr/2013/09/veronique-born-artiste-peintre.html

Béatrice, vous la connaissez aussi maintenant depuis l'article Rencontre avec Beatrijs PEETERS 
http://blogartblogueur.blogspot.fr/2016/08/rencontre-avec-beatrijs-peeters.html

La nature à Cailho nichée dans les contreforts du Massif Central

Jean-Louis AGUILAR-ANTON / Art'blogueur