lundi 23 novembre 2015

MEDIATION CULTURELLE / NATURE ET AME de Pierre LEICHNER / CELLULE DE VANCOUVER

Billet de Pierre Leichner en collaboration avec la Fédération culturelle canadienne-française

C’est le mariage de l’âme avec la Nature qui …donne naissance à l’imagination.
Henry David Thoreau.

 En opposition à l’aspect non démocratique et intellectuellement élitiste d’une grande partie de l’art visuel contemporain, je fus attiré par la pratique en médiation culturelle après avoir terminé ma maîtrise en beaux-arts. Selon moi, l’art a perdu sa place comme moyen de comprendre et découvrir à travers sa lentille des différentes disciplines comme la science. Les pratiques en médiation culturelle sont, ce que je considère, des techniques efficaces de renouveler une connexion avec le grand public de tous les âges.

Il existe un continuum dans cette pratique où le degré de direction que l’artiste donne aux participants peut varier. La somme de tout ceci m’a amené à créer une œuvre collaborative avec des participants c’est donc ainsi qu’est né Nature et Âme. Il n’y a pas eu de thèmes définis ni de méthodes d’expression décidées. A priori, un appel à venir créer ensemble.

Le projet de médiation culturelle de la cellule de Vancouver a pris forme en une installation immersive et participative qui a été construite dans l’espace de deux mois par plusieurs citoyens et artistes de la Colombie-Britannique, et présentée à des événements communautaires. Au total : un peu plus de mille visiteurs l’ont vue et des dizaines y ont contribué.

Un premier appel fut lancé à la communauté haïtienne de Surrey où avec quelques participants nous a permis de choisir un thème spécifique à notre communauté. Ensuite, un appel plus large fut adressé à la communauté francophone de Vancouver qui a permis de mettre en place un atelier de collaboration d’expression visuelle sur le thème. Cet atelier a donné lieu à une consolidation des participants et d’artistes qui ont pu décider de la méthode d’expression du projet : une installation transportable qui puisse être vue à plusieurs reprises en plus de permettre au public d’interagir. L’installation s’est concrétisée en un mini-labyrinthe composé de parois en tissus adaptés par et pour chacun des artistes ainsi qu’une paroi destinée au public sur laquelle  il est invité à créer.

Nature et Âme a eu sa première sortie en public lors de la fête de la St-Jean Baptiste au Canada Place à Vancouver. Bien qu’incomplète, cette exposition a été un succès grâce à la participation du public. Des améliorations ont été apportées à la seconde présentation qui a eu lieu au Festival des Indes : ce qui était particulièrement intéressant fut les éléments d’une bande sonore et d’un poème installé par chacun des artistes afin d’augmenter l’aspect immersif de l’installation.

Cette expérience artistique m’a fait réaliser que la médiation culturelle est une approche enrichissante : je me retrouve devant la spontanéité et la nouveauté.  Le défi est de maintenir une qualité esthétique acceptable dans les délais de temps et les moyens imposés.

 La Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) est un organisme national dont la mission est de promouvoir l’expression artistique et culturelle des communautés francophones et acadiennes. Elle réunit des représentants de sept regroupements nationaux en théâtre, en littérature, en chanson-musique, en arts médiatiques et en arts visuels, ainsi que 13 organismes œuvrant au développement culturel et artistique de onze provinces et territoires du Canada, un regroupement de réseau de diffusion et une alliance de radios communautaires. La FCCF est membre de la Coalition canadienne des arts, de la Coalition pour la diversité culturelle, et de la Fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada. Pour de plus amples renseignements sur la Fédération, consultez le www.fccf.ca

 FCCF : http://fccf.ca/blogue_artistique/
               http://www.fccf.ca/

dimanche 15 novembre 2015

Un “Dictionnaire de la photographie” pour y voir plus clair

par Joséphine Bindé / Mis à jour le 12/11/2015 à 16h15.

Spécialiste de l'histoire de la photographie, Nathalie Herschdorfer publie un ouvrage conçu pour répondre aux interrogations des amateurs de photo. A l'occasion du Paris Photo 2015, elle a répondu aux questions de “Télérama”.

                                 Jan Saudek /  The slavic girl with her father 1998

Couverture brillante, trois cents illustrations sur papier luxueux : ce nouveau Dictionnaire de la photographie, publié le 12 novembre aux Editions de La Martinière, se déguste comme un beau livre. Pendant plus de dix ans, cent cinquante experts ont planché sur le projet, sous la houlette de Nathalie Herschdorfer. Directrice du musée des beaux-arts de Locle en Suisse, cette historienne de l’art spécialisée en photographie a organisé de nombreuses expositions dont « Faire face : la mort du portrait ». Photographes, procédés, genres : de A à Z, elle revient sur le passé de la photo, histoire, à l’ère du numérique, de ne pas oublier l’essentiel.

Pourquoi publier un dictionnaire de la photographie, sachant qu’il en existe déjà plusieurs ?

Il existe beaucoup de livres qui couvrent l’histoire de la photographie, mais très peu de dictionnaires. Pour moi, il y a surtout le Larousse [Dictionnaire mondial de la photographie, des origines à nos jours, ndlr], édité en 1996. Suite à sa parution, j’ai discuté avec un éditeur anglais qui m’a dit que cet ouvrage n’avait pas vraiment d’équivalent en langue anglaise.
C’est à ce moment-là que j’ai décidé de faire ce livre, d’abord en anglais chez Thames and Hudson, puis en français aux Editions de La Martinière. Le projet, qui a débuté en 1998, a été mis de côté puis relancé en 2010. L’idée de repenser l’histoire de la photographie, de faire ce travail de sélection des noms, des procédés, des mouvements, était très intéressante pour moi.

                                            Frank Eugène / Adam and Eve 1910

 Aujourd’hui, face aux ressources illimitées d’Internet, publier un dictionnaire imprimé est un vrai défi. En photographie, avons-nous besoin de retrouver ce rapport à l’objet (que ce soit le tirage, l’album ou le livre) ?

Dans les années 90, on a eu très peur : avec le développement d’Internet, on parlait de la mort de la photographie. J’avoue avoir eu un doute sur le fait de sortir un ouvrage papier. Mais au début des années 2000, un marché s’est mis en place, avec notamment le succès de Paris Photo. Aujourd’hui, on s’aperçoit que les livres de photo se vendent bien : on est tellement sur nos écrans qu’on a envie de retrouver le plaisir de l’objet.
Notre projet s’est donc transformé en réaction au numérique : ce qui devait être un petit ouvrage de poche est devenu un gros dictionnaire de quatre cent cinquante pages, avec trois cents illustrations, qui permet de se promener d’une autre manière que sur Internet. Face à ce contenu illimité à portée de clic, on a dû faire le tri : pour chaque entrée, il fallait fournir une information qui soit la plus courte et surtout la plus précise et « scientifique » possible, vérifiée par des chercheurs. Ensuite, le lecteur peut toujours approfondir un point en cherchant sur Internet.

 
                            Zwelethu Mthethwa / Untitled tiré de la série Interior 2000

 Quelle place a la photographie en tant qu’art dans cette profusion d’images ? Ce dictionnaire exprime-t-il le besoin de revenir aux fondamentaux ?
 
Internet et Instagram sont des outils extraordinaires. Mais au quotidien, on est submergés, parfois même agressés, par ce flot d’images. Les photographes professionnels nous apportent quelque chose en plus, une réflexion, une volonté de nous faire réagir. Ils doivent nous aider à mieux lire et absorber toutes ces images. Avec le numérique, ces dernières disparaissent aussi vite qu’elles apparaissent. Mais certaines restent en nous, nous habitent et influencent notre manière de penser la photographie.
En 2015, à l’ère du selfie, il est important de rappeler et de préserver cette histoire, en reprenant les images du passé. Et aussi de mettre de l’ordre dans ce qui nous entoure. Pour ce dictionnaire, il fallait se limiter à mille deux cents notices, ce qui nous a obligés à réfléchir : que faut-il garder ? Qui, par sa vision, a construit, influencé les photographes d’aujourd’hui ?

                       Jack Delano / At the bus station in Durham, North Carolina 1940

Alors même qu’on baigne dans les images, on parle d’une crise de la photographie. Quels sont les enjeux de la photo aujourd’hui et comment voyez-vous son avenir ?

Aujourd’hui, on pourrait croire qu’on n’a plus besoin de professionnels, puisque, lors d’un tsunami par exemple, tout le monde poste sa photo. Les photographes doivent se positionner par rapport à ces images, réfléchir à ce qu’ils nous apportent, affirmer un tirage, penser une exposition, un accrochage… Vivre de la photographie reste difficile pour beaucoup d’entre eux. Mais en affirmant un regard qui sort du lot, ils demeurent indispensables.
Ce que j’attends de la photographie, c’est qu’elle donne du sens. Je pense vraiment que les photographes peuvent nous aider à mieux digérer toutes ces images qui nous entourent. Mon souci, dans ce monde virtuel, c’est aussi que les images qui le méritent soient préservées en tant qu’objets et transmises aux générations futures. Tous les jours, j’apprends avec la photographie, et je crois en son avenir.
http://ebx.sh/1PE3PVO

A lire
Le Dictionnaire de la photographie, sous la direction de Nathalie Herschdorfer, Editions de La Martinière, 202 x 307 cm, 448 pages, 75 €.

Autres ouvrages de Nathalie Herschdorfer :
Papier glacé : un siècle de photographie chez Condé Nast (Thames and Hudson, 2012)
Jours d’après : quand les photographes reviennent sur les lieux du drame (Thames & Hudson, 2011)
Construire l’image : Le Corbusier et la photographie (Textuel, 2012)
reGeneration : photographes de demain, I et II (co-écrits avec William A.Ewing, Thames & Hudson, 2005 et 2010)

dimanche 8 novembre 2015

Lettre de Frida Kahlo à Diego Rivera

 

 Frida Kahlo (6 juillet 1907 – 13 juillet 1954), artiste peintre de génie,a engendré une œuvre picturale prolifique et poignante, témoignant de la souffrance physique engendrée par sa maladie et empreinte de culture traditionnelle mexicaine. Outre ses nombreux tableaux, elle a entretenu une correspondance abondante et passionnée avec Diego Rivera, son maître et amant. Elle vécut avec lui un amour aussi ardent que tumultueux, comme en témoigne cette lettre nocturne qu’elle ne lui envoya jamais.

 

12 septembre 1939

 

"Ma nuit te cherche sans cesse" 

 

 Ma nuit est comme un grand cœur qui bat.

Il est trois heures trente du matin.
Ma nuit est sans lune.
Ma nuit a de grands yeux qui regardent fixement une lumière grise filtrer par les fenêtres.
Ma nuit pleure et l’oreiller devient humide et froid.
Ma nuit est longue et longue et longue et semble toujours s’étirer vers une fin incertaine.
Ma nuit me précipite dans ton absence.
Je te cherche, je cherche ton corps immense à côté de moi, ton souffle, ton odeur.
Ma nuit me répond : vide ; ma nuit me donne froid et solitude.
Je cherche un point de contact : ta peau. Où es-tu ? Où es-tu ?
Je me tourne dans tous les sens, l’oreiller humide, ma joue s’y colle, mes cheveux mouillés contre mes tempes.
Ce n’est pas possible que tu ne sois pas là.
Ma tête erre, mes pensées vont, viennent et s’écrasent, mon corps ne peut pas comprendre.
Mon corps te voudrait.
Mon corps, cet aléa mutilé, voudrait un moment s’oublier dans ta chaleur, mon corps appelle quelques heures de sérénité.
Ma nuit est un cœur en serpillière.
Ma nuit sait que j’aimerais te regarder, chaque courbe de ton corps, reconnaître ton visage et le caresser.
Ma nuit m’étouffe du manque de toi.
Ma nuit palpite d’amour, celui que j’essaie d’endiguer mais qui palpite dans la pénombre, dans chacune de mes fibres.
Ma nuit voudrait bien t’appeler mais elle n’a pas de voix.
Elle voudrait t’appeler pourtant et te trouver et se serrer contre toi un moment et oublier ce temps qui massacre.
Mon corps ne peut pas comprendre.
Il a autant besoin de toi que moi, peut-être qu’après tout lui et moi ne formons qu’un.
Mon corps a besoin de toi, souvent tu m’as presque guérie.
Ma nuit se creuse jusqu’à ne plus sentir la chair et le sentiment devient plus fort, plus aigu, dénué de la substance matérielle.
Ma nuit me brûle d’amour.
Il est quatre heures du matin.
Ma nuit m’épuise.
Elle sait bien que tu me manques et toute son obscurité ne suffit pas pour cacher cette évidence.
Cette évidence brille comme une lame dans le noir.
Ma nuit voudrait avoir des ailes qui voleraient jusqu’à toi, t’envelopperaient dans ton sommeil et te ramèneraient à moi.
Dans ton sommeil, tu me sentirais près de toi et tes bras m’enlaceraient sans que tu te réveilles.
Ma nuit ne porte pas conseil.
Ma nuit pense à toi, rêve éveillé.
Ma nuit s’attriste et s’égare.
Ma nuit accentue ma solitude, toutes mes solitudes.
Son silence n’entend que mes voix intérieures.
Ma nuit est longue et longue et longue.
Ma nuit aurait peur que le jour n’apparaisse jamais plus mais à la fois ma nuit craint son apparition, parce que le jour est un jour artificiel où chaque heure compte double et sans toi n’est plus vraiment vécue.
Ma nuit se demande si mon jour ne ressemble pas à ma nuit. Ce qui expliquerait pourquoi je redoute le jour aussi.
Ma nuit a envie de m’habiller et de me pousser dehors pour aller cherche mon homme.
Mais ma nuit sait que ce que l’on nomme folie, de tout ordre, sème-désordre, est interdit.
Ma nuit se demande ce qui n’est pas interdit.
Il n’est pas interdit de faire corps avec elle, ça, elle le sait. Mais elle s’offusque de voir une chair faire corps avec elle au fil de la désespérance. Une chair n’est pas faite pour épouser le néant.
Ma nuit t’aime de toute sa profondeur, et de ma profondeur elle résonne aussi.
Ma nuit se nourrit d’échos imaginaires. Elle, elle le peut. Moi. j’échoue.
Ma nuit m’observe. Son regard est lisse et se coule dans chaque chose.
Ma nuit voudrait que tu sois là pour se couler en toi aussi avec tendresse.
Ma nuit t’espère. Mon corps t’attend.
Ma nuit voudrait que tu reposes au creux de mon épaule et que je me repose au creux de la tienne.
Ma nuit voudrait être voyeur de ta jouissance et de la mienne, te voir et me voir trembler de plaisir.
Ma nuit voudrait voir nos regards et avoir nos regards chargés de désir.
Ma nuit voudrait tenir entre ses mains chaque spasme.
Ma nuit se ferait douce.
Ma nuit gémit en silence sa solitude au souvenir de toi.
Ma nuit est linge et longue et longue.
Elle perd la tête mais ne peut éloigner ton image de moi, ne peut engloutir mon désir.
Elle se meurt de ne pas te savoir là et me tue.
Ma nuit te cherche sans cesse.
Mon corps ne parvient pas à concevoir que quelques rues ou une quelconque géographie nous séparent.
Mon corps devient flou de douleur de ne pouvoir reconnaître au milieu de ma nuit ta silhouette ou ton ombre.
Mon corps voudrait t’embrasser dans ton sommeil.
Mon corps voudrait en pleine nuit dormir et dans ces ténèbres être réveillé parce que tu l’embrasserais.
Ma nuit ne connaît pas de rêve pus beau que celui-là.
Ma nuit hurle et déchire ses voiles, ma nuit se cogne à son propre silence, mais ton corps reste introuvable. Tu me manques tant. Et tes mots. Et ta couleur.
Le jour va bientôt se lever.


 http://www.deslettres.fr/lettre-de-frida-kahlo-a-diego-rivera-nuit-metouffe-manque-de-toi/

lundi 2 novembre 2015

Marija Novakovic (Centre d'Etude de l'Expression)

Marija Novakovic
Croatie, Zagreb, 1885 – Vrapce, 1960

Marija NOVAKOVIC, Wolf 30 septembre 1951 Fusain, mine de plomb sur papier 19 x 32,1 cm © crédit photographique Collection Sainte-Anne inv. n°0146 
 Marija Novakovic
Wolf
30 septembre 1951
Fusain, mine de plomb sur papier
19 x 32,1 cm
© crédit photographique
Collection Sainte-Anne
inv. n°0146

 Les sept œuvres que compte la Collection sont issues d’un don du professeur Dézidor Julius de Zagreb. Cependant deux écrits de Robert Volmat, de 1956 et de 1957, citent des œuvres et des titres d’œuvres que l’on ne retrouve pas dans la Collection.

Marija Novakovic est née en 1885 à Zagreb d’une mère d’origine et d’un père austro-hongrois qui était officier.
Lorsqu’elle était enfant elle se serait montrée douée pour la peinture. L’histoire raconte qu’un jour, elle avait dessiné la tête d’un renard rouge et son oncle voyant le dessin lui aurait dit qu’elle serait un jour un peintre célèbre. Mais elle voulait avant tout se consacrer à la musique. Elle fit des études musicales au conservatoire de Viennes et devient professeur de piano.

Autodidacte en peinture elle a toutefois eu une formation artistique de musicienne, chanteuse, danseuse et professeur de piano. Elle consacra toute la première partie de sa vie à sa carrière musicale. Il semblerait que ce soit l’aggravation de sa maladie qui l’ait amenée à se tourner vers les arts plastiques.

De sa vie personnelle, peu de chose sont connues à ce jour. Elle aurait eu deux filles et fut également la maitresse du compositeur Gustav Mahler.
De 1910 à 1932 elle fut hospitalisée à Viennes puis à Berlin pour être par la suite transférée, pour des raisons inconnues, dans une institution psychiatrique de son pays natal ; la Croatie. Elle passa le reste de sa vie à l’hôpital de Vrapce à Zagreb.

C’est vers 1936, âgée alors de 51 ans que Marija Novakovic commença à dessiner et à peindre spontanément. La peinture fut pour elle l’unique moyen d’améliorer son état mental, n’ayant jamais eu de traitement médicamenteux ou d’autre thérapie, selon son entourage médical.

Le seul texte publié à son sujet, révèle que la peinture était pour elle une consolation dans la maladie. Elle était décrite comme très nostalgique de son existence créatrice, intelligente, très cultivée, dotée d’une fantastique mémoire, d’un grand sens de l’humour et d’une fabuleuse imagination.

Par la suite elle s’adonna surtout à l’écriture. Sa production littéraire a été, semble-t-il, aussi variée que sa production picturale. Celle-ci puisait tantôt dans le fantastique le plus noir, tantôt dans le pittoresque mais aussi dans l’humour ou encore la mélancolie.

Ses thèmes étaient variés, allant du monde végétal au monde des humains en passant par le règne animal. S’agissant de la technique elle préférait le fusain, les pastels ou le crayon, disant que les couleurs n’étaient pas son fort. Elle réalisa néanmoins des aquarelles et des huiles.

En 1954, une exposition avait été entièrement consacrée aux œuvres les plus récentes de Marija Novakovic, réalisées pendant les trois dernières années de sa vie. D’après le docteur Neimarevic, quatre-vingt-quatre œuvres furent alors présentées à l’exposition de Zagreb. Malheureusement les organisateurs de cette exposition se sont efforcés de montrer ces productions en mettant l’accent sur un intérêt psychologique et psychiatrique de son œuvre, sans considérer les aspects picturaux originaux, imaginatifs et créatifs.

Les œuvres de Marija Novakovic furent présentées à :
  • Paris, 1950, Centre hospitalier Sainte-Anne, Exposition Internationale d’art psychopathologique, du 29 septembre au 22 octobre 1950.
  • Bordeaux, 1957, Bosch, Goya et le fantastique, Galerie des Beaux-Arts de la Ville, du 20 mai au 31 juillet 1957.
  • Paris, 2000, Université René Descartes – Paris V, Galerie Saint-Germain, De Sainte-Anne et d’ailleurs: Collection ancienne du Centre d’Etude de l’Expression, du 27 juin au 11 juillet 2000.
  • Tübingen, 2002, Genie und Wahnsinn, Institut culturel franco-allemand, Musée de Tübingen, du 18 avril au 16 juin 2002.
  • Paris, 2002, Portraits – de 1905 à nos jours, Musée Singer-Polignac, Centre hospitalier Sainte-Anne, du 21 septembre au 6 octobre 2002 (catalogue disponible).
  • Paris, 2003, Galerie Nationale du Jeu de Paume, La clé des champs, du 9 juillet au 28 septembre 2003.
  • Paris, 2005, Musée Singer-Polignac, L’architecture dans la peinture : Collection Sainte-Anne et des œuvres de Caroline Macdonald, du 17 septembre au 16 octobre 2005 (catalogue disponible).
  • Paris, 2009, Centre hospitalier Sainte-Anne, Musée Singer-Polignac, Le comble du vide – Collection Sainte-Anne – Centre d’Etude de l’Expression inaugurée lors des journées du patrimoine 2009, puis du 17 septembre au 15 novembre 2009 (catalogue disponible).
  • Paris, 2014, Centre hospitalier Sainte-Anne, Musée Singer-Polignac, Les Bêtes, du 20 septembre au 30 novembre 2014 (catalogue disponible).
  • Paris, 2015, Centre hospitalier Sainte-Anne, Musée Singer-Polignac, La Matrice et ses associations, du 9 février au 22 mars 2015.
 http://www.centre-etude-expression.com/galerie-virtuelle/marija-novakovic/