Prudence, née en 1963 en Normandie, est une artiste peintre plasticienne, photographe et poète. Elle vit et travaille en Provence.
Artiste autodidacte, née d’une famille modeste de parents ouvriers, elle est la dernière d’une fratrie de sept enfants. De tous ces bras autour d’elle qui l’enveloppe d’amour, son monde intérieur s’éveille dès son plus jeune âge avec au milieu de tout ce tendre monde aux bras articulés et désarticulés, il y a les livres, la musique et la nature. Ses rencontres. Ses inspirations lui viennent de là. Du cosmos. De l’humain.
Son très grave accident, un certain 1er avril, comme un pied de nez à la vie, le jour de ses huit ans, bousculera autant qu’il éveillera son monde intérieur. Elle vivra ce que l’on appelle l’Etat de Mort Imminente. En suspens entre le monde invisible et celui de la matière pour ensuite réintégrer son corps. Comme un tampon à l’encre noire, elle intègre et imprimera des couleurs nouvelles et d’autres formes dans son cerveau, dans une intime articulation.
Encore jeune enfant, ce fût sa rencontre avec Christian ALLE, artiste peintre plasticien, photographe, sculpteur et poète qui vit et travaille en Normandie . Créateur et initiateur de la revue NADA-ZERO, fanzines d’art postal et de mail art, il sera pour elle sa plus grande révélation. Un éveil pour Prudence qui sera déterminant dans son accomplissement et son langage artistique. Sa seconde naissance. Un parcours initiatique qui se cimente, qui les cimente à jamais. La devise de Christian ALLE, " l’art postal est ce qui vous passe par la tête et qui arrive par la poste " un voyage sans appel pour Prudence, sans billet retour.
Une autre période sombre et longue en pleine adolescence, entre hôpital et rééducation, viendra marquer à nouveau sa vie pendant cinq années de douleurs physiques et son psychique. Pour réapprendre à marcher et puiser la force nécessaire elle choisira comme résilience l’écriture, les livres et le cœur des blouses blanches. Sa survie.
Plus tard, elle retranscrira dans son art l’instant présent et son aura. Une offrande sans contrainte. Un mouvement que l’on croit envoler. Qui s’envole et se pose, se dispose, se décompose, se recompose. Voici son art. Elle est contre tout esprit didactique et dogmatique. Le contraire est pour elle un blasphème à l’art. L’art et le Moi, ou le Moi et l’art quand l’art à ses yeux n’est que prose. L’art se pose, se montre, se présente. L’art se dilate, l’art se devine puis s’envole. L’attendu dans l’inattendu dans un lieu commun. Une rencontre. L’éphémère d’un souvenir lointain que l’on découvre à nouveau. Sans contre indication.
Ce n’est que bien plus tard, à 21 ans qu’elle arpentera pendant trois ans les couloirs de l’école des beaux-arts de Cherbourg, en cours du soir de photographie. C’est en ces lieux qu’elle joue et se jouera de et avec la lumière et les ombres. Une autre rencontre, sans rideau ni pièce de théâtre. Saisir l’insaisissable, le transgresser pour SE transgresser. L’émerger pour et s’en émerger. Rendre vivant l’espace et l’objet. Rendre vivant ce qu’on voit sans vie. Froid, morne. Rendre visible l’invisible. Redonner vie. La lumière de l’esprit. De l’âme.
Artiste tellurique, Prudence suit les lois de la nature. SA nature. Chacune de ses œuvres est pour elle une transcendance, une transgression à elle-même. Une prière à genou et à la nature qui ne lui demande rien ; ni à elle, ni à personne mais simplement l’appel d’un hommage. Sans dieu ni maître, son langage pictural et protéiforme vous emmène en voyage, l’envie d’une communion.
Prudence est une exploratrice des arts plastiques et de l’âme humaine.
Son art est parfois doux, parfois brut, parfois violent, décomposé, ludique, sensuel, sexuel, musical, parfois sauvage, esthétique, arraché ; mais inexorablement gorgé de lumière même dans ses œuvres les plus sombres, dans leurs noirs les plus profonds. Elle peint, crée comme elle aime, comme elle n’aime pas, comme elle respire, comme elle meurt, comme elle donne et reçoit, emplie d’un torrent de spontanéité, toujours en mouvement. Son art est subjectif.
C’est une artiste Libre. Une sorte d’anarchiste de l’art ; des regards empiriques sur sa conception et son approche. Prudence bouscule, interpelle. Interroge l’interrogatif qui à son tour devient l’interrogateur, l’inéluctable, l’inopiné. On la perçoit mystique, elle passe son temps à démystifier ce qui est mystifiable. Sa douance fait d’elle une artiste à fleur de peau. Elle entre dans aucun moule ou plutôt se fond dans tous les moules. L’art relève pour elle du domaine de la Liberté, rien d’autre. SA liberté ? Ressentir, observer la vie en transparence, en biais, de long en large, en travers et même en raccourci. Une louange. Une direction empirique. Une empreinte. Laisser une trace. Un abandon à soi-même pour des instants de retrouvailles. Une rencontre. Une impression de la vie pour et sur tous supports et matériaux qu’elle utilise. Un chemin. Pur, ponctuel et ponctué d’incertitude. Vif, hasardeux pour un rendez-vous commun.
Et si au hasard d’une rencontre, d’un chemin de vie, vous rencontrez Prudence, et si … et si … et si …
Et si vous lui demandez : « Prudence qui êtes-vous ? D'où venez-vous ? Ou allez-vous ? Que cherchez-vous ? Qui priez-vous ? »
Elle vous répondra alors qu’elle a accouché de la nature, comme vous. Que sa venue au monde était tout autant probable qu’improbable qu’est la vôtre et qu’elle ne va nulle part en particulier. Elle vous dira qu’elle n’est qu’un cri, comme vous. Un cri de la nature, du cosmos, de la Vie, comme vous. Elle vous dira qu’elle ne cherche rien en et de particulier dans son laboratoire intérieur. Prudence trouve. Elle se soumet par transparence à un langage de façon bien inné. Une émotion. Elle vous dira aussi que nous sommes tous des « spécialistes » en location.
Sa prière ?, un chant. Un Gospel très Jazzy.
Mis en ligne avec l'aimable autorisation de Prudence Peintre Plasticienne
Un beau chemin de vie...
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